On peut définir le conflit sous-acromial comme la rupture superficielle ou l’inflammation des tendons de la coiffe des rotateurs. Il ne s’agit pas réellement d’une pathologie, mais d’un élément anatomique qui peut prendre diverses formes. Les formes de ce conflit sont inventoriées dans la classification de Bigliani avec 3 types de morphologies, à savoir l’apophyse de type 1 ou plat, de type 2 ou courbé, et de type 3 ou crochu. Pour de nombreux spécialistes, le conflit sous-acromial constitue un rétrécissement de l’espace sous- acromial. Ce qui entraîne une opposition ou un frottement anormal entre le tendon du muscle supra-épineux, la tête humérale, l’acromion et la bourse sous-acromiale.
Qu'est-ce que l'acromion de l'épaule ?
En anatomie, l’epaule est en fait l’articulation entre l’humérus et l’omoplate. On désigne par acromion la partie de cette dernière qui forme une voûte au-dessus de l’articulation, avec le ligament acromio-coracoïdien. L’acromion peut être de forme plus ou moins pointue et courbe, et être plus ou moins épais. On parle de conflit sous-acromial quand il y a un contact répété et excessif entre l’acromion et les tendons. Ce qui peut conduire à une inflammation des tendons, voire leur rupture.
Comment soigner un acromion ?
Le soin du conflit sous-acromial vise à anéantir le frottement anormal et l’inflammation du tendon qui se trouve sous l’apophyse et qui est à l’origine des calvaires ressentis par le patient. Ce traitement comprend généralement une rééducation avec un kinésithérapeute associée à un repos. En cas de besoin, il sera nécessaire de recourir à la chirurgie, c’est-à-dire à l’acromioplastie arthoscopique. Il s’agit d’une intervention chirurgicale mini-invasive destinée à réduire les calvaires dus au conflit sous-acromial.
Les causes de ce conflit
Il existe de nombreuses raisons qui peuvent entraîner un frottement anormal entre les différentes parties de l’epaule, et donc occasionner ce type de problème. En voici les principales :
- Un conflit mécanique entre la coiffe des rotateurs, la voûte coraco-acromiale et la bourse sous-acromio-deltoïdienne, c’est-à-dire au niveau de l’articulation de l’epaule,
- Une surcharge fonctionnelle régulière ou occasionnelle engendrée par des activités professionnelles ou sportives sur un terrain de conflit et/ou déjà dégénératif,
- Une faible vascularisation des insertions musculaires et de la face profonde des muscles à cause de l’âge du patient, ou encore d’une dégénérescence précoce des tendons due à une surcharge fonctionnelle.
- Une usure des muscles qui abaissent l’humérus,
- L’ostéophyte ou bec de perroquet : il s’agit d’une excroissance anormale osseuse qui peut être associée à une arthrose de l’epaule,
- Une inflammation des tendons ou une tendinite locale qui est la plupart du temps engendrée par un surmenage de cette partie du corps.
Par ailleurs, il existe quelques facteurs de risque qui peuvent favoriser l’apparition du conflit sous-acromial. Il s’agit notamment :
- Du vieillissement,
- D’un traumatisme,
- De certaines maladies osseuses,
- Des actions exigeantes et/ou répétées en ayant les bras en l’air.
Quels sont les symptômes de ce conflit ?
En matière de conflit sous-acromial symptôme, les spécialistes sont alertés dans les cas suivants. D’un côté, le patient peut ressentir des calvaires au niveau de la face antéro-externe de son epaule ou sur son epaule durant la nuit, avec une augmentation sensible pendant l’effort et une sensation de calme au repos. De l’autre côté, ces douleurs peuvent être d’une intensité moindre, mais associées à une sensation considérable de gêne. Il arrive aussi que le patient ressente progressivement des douleurs, mais de façon intermittente ou chronique. En tout cas, ce conflit risque de déboucher à terme sur des ralentissements dans la vie quotidienne de l’individu dès qu’il utilise son epaule, ses bras ou son biceps pour réaliser de grands mouvements.
Comment soulager ce conflit ?
À l’heure actuelle, le traitement du conflit sous-acromial peut prendre deux formes, à savoir le soin médical et chirurgical.
Traitement médical
Le premier soin du problème consiste à laisser au repos l’articulation afin de soulager la coiffe des rotateurs et de réduire les frottements avec les tendons. Ce qui permet de diminuer l’inflammation des tissus mous de la personne. La plupart du temps, le médecin prescrit un traitement médicamenteux afin de réduire l’inflammation et de soulager les douleurs. Dans le cas où les symptômes perdureraient, il est parfois nécessaire de faire des infiltrations.
On parle d’injection de corticoïdes directement sur l’articulation ou dans l’espace sous-acromial afin que l’action soit plus efficace en étant mieux ciblée. Enfin, le patient doit suivre une rééducation pour ouvrir l’espace sous-acromial et ainsi éloigner le conflit qui touche l’apophyse. Si les douleurs ne s’estompent pas au bout de 1 mois de rééducation, le spécialiste va demander des examens complémentaires pour éviter une éventuelle rupture de la coiffe des rotateurs.
Traitement chirurgical
Si la rééducation ne donne pas les effets escomptés après 3 mois, il faut envisager l’intervention chirurgicale. On parle d’acromioplastie arthroscopique qui est en fait une chirurgie légèrement invasive. Il s’agit d’opérer par arthroscopie. C’est-à-dire que le chirurgien va glisser une petite caméra dans l’articulation du patient afin de pouvoir réaliser le bon geste chirurgical sans qu’il ne soit obligé de faire une ouverture importante dans les tissus de ce dernier.
L’opération dure en moyenne 1 heure, sous anesthésie parfois régionale, en fonction du patient et des recommandations de l’anesthésiste. L’opération vise à diminuer l’épaisseur de l’acromion. Ce qui permet d’agrandir l’espace sous-acromial et ainsi réduire les frottements excessifs au niveau de la coiffe des rotateurs. Après l’opération, le patient devra immobiliser son bras en écharpe ou le long de son corps durant 2 semaines. Il devra aussi suivre une rééducation pendant 1 à 2 mois. Enfin, il pourra reprendre une activité sportive environ 45 jours après l’opération.